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Foresterie communautaire
Un examen de dix ans d'activité

Table des matières


préparé par
J.E.M. Arnold


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Préface

Dans la période récente, la foresterie communautaire a connu un développement marqué et a plus profondément influencé l'orientation des activités forestières que toute autre branche de la profession. Ceci justifie en soi un examen de l'expérience considérable accumulée au cours de la dernière décennie, ainsi que des orientations actuelles.

La foresterie communautaire est née des efforts déployés par la profession forestière afin d'établir un nouveau partenariat avec les communautés locales et de répondre aux besoins de subsistance de populations rurales en pleine croissance. Cette perspective nouvelle a été fortement influencée par la stratégie de développement rural établie en 1979 par le Programme d'action de la Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural. Mais il est apparu rapidement que la participation de communautés rurales aux activités forestières demandait une connaissance approfondie des multiples liens existants entre l'homme et les arbres. En particulier, les liens entre les activités forestières et les besoins fondamentaux tels que la nutrition, la sécurité alimentaire, les emplois non-agricoles, l'énergie et l'intégration des arbres dans la gestion des ressources par les populations rurales en constituent des éléments significatifs.

Cette compréhension nouvelle et la perception que les approches en résultant étaient efficaces eurent une influence décisive au-delà des programmes et projets portant la dénomination de foresterie communautaire. Elles sont à la base des besoins perçus d'une réforme importante des politiques et stratégies forestières traditionnelles et de remise en ordre des objetifs conventionnels en matière de développement forestier.

Toutefois, un examen des expériences de développement forestier communautaire ne peut se limiter à ces impacts, aussi significatifs soient-ils. Il y a une prise de conscience au niveau mondial de ce que les thèmes cruciaux de la conservation des ressources et du développement durable ne peuvent être affrontés que si les populations jouissent de la sécurité de leurs moyens de subsistance. Les modèles actuels de développement et les inégalités qu'ils produisent forcent les populations rurales marginalisées à migrer vers des zones d'écosystèmes fragiles et à faible productivité, où justement les forêts et les arbres jouent un rôle critique. Un des défis majeurs pour la foresterie est de contribuer de facon significative à la solution des problèmes de dégradation du milieu et de pauvreté rurale. Cela demande que les populations soient pleinement impliquées en tant qu'acteurs et bénéficiaires des activités forestières et que les agents forestiers participent à leurs efforts.

Dans ce contexte, il est impératif que la foresterie communautaire soit perçue comme bien plus qu'une branche particulière de la foresterie, dans laquelle les aspects socioéconomiques sont manifestes. Le développement futur de la foresterie communautaire doit porter sur la généralisation des approches participatives dans toutes les activités forestières, dans un effort systématique visant à satisfaire de façon adéquate les besoins tant ruraux qu'industriels, tant locaux que nationaux.

En plus d'offrir une perspective historique sur le développement de nouveaux types d'activités forestières, cette étude entend projeter vers l'avenir une évaluation des contraintes et des opportunités de renforcer la participation communautaire dans toutes les activités forestières.

Cet examen a été financé par le Programme FAO/ASDI “Arbres, forêts et communautés rurales” (FTP) qui est géré par l'Unité de foresterie communautaire au sein du Service de la planification et des institutions forestières de la FAO. L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture et l'ASDI coopèrent pour le développement de la foresterie communautaire depuis la fin des années soixante-dix.

Nous tenons exprimer notre reconnaissance à M.J.E.M. Arnold qui a consacré un talent et une expérience considérables à l'élaboration de cet examen. Il constituera une référence utile pour tous ceux qu'intéressent les nouvelles orientations de la foresterie et la contribution que la foresterie communautaire pourra apporter au développement à venir.

M.R. de Montalembert
Chef, Service de la planification et des institutions
Département des forêts

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'ALIMENTATION ET L'AGRICULTURE
Rome © FAO 1991


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Table des Matières

Préface

Introduction

FORESTERIE COMMUNAUTAIRE

Les origines de la foresterie communautaire

Le concept original

Evolution de la foresterie communautaire dans la pratique

Elargissement de la base des connaissances

Foresterie sociale

DEPENDANCE DES POPULATIONS VIS-A-VIS DES FORETS ET DES ARBRES

Bois de feu

Alimentation

Alimentation du bétail et fertilisation du sol

Revenu

GESTION DES RESSOURCES FORESTIERES LOCALES

Gestion des ressources communautaires

Les arbres dans les systèmes d'exploitation

DISCUSSION ET CONCLUSIONS

NOTES FINALES

REFERENCES

DIX ANS DE FORESTERIE COMMUNAUTAIRE
Les étapes clés
MILIEU DES ANNEES 70 La crise énergétique et la sécheresse au Sahel mettent en évidence la dépendance des populations rurales vis-à-vis du bois de feu et autres produits ligneux. La sécheresse en Afrique et les inondations en Asie soulignent les effets de la déforestation et de la dégradation du couvert forestier.
La FAO et l'ASDI convoquent le groupe d'experts sur la Foresterie et le développement des communautés locales afin de tirer les expériences provenant d'initiatives diverses: Inde (foresterie sociale), Corée (parcelles boisées), Thailande (bois de village), Tanzanie (reboisement villageois), et ailleurs.
FIN DES ANNEES 70 Lancement du Programme FAO-FDCL, nouvelle politique forestière de la Banque Mondiale, CIRAF.
Le Congrès forestier mondial de 1978 consacré au thème “La forêt au service de la collectivité”.
La Conférence mondiale sur la réforme agraire et le développement rural organisée par la FAO en 1979.
DEBUT DES ANNEES 80 La Conférence des Nations Unies de 1981 sur les sources d'énergie nouvelles et renouvelables et la carte géographique de la FAO sur la crise du bois de feu attirent l'attention sur les besoins énergétiques.
Une première génération de projets se concentrent essentiellement sur la création de nouvelles ressources villageoises afin de satisfaire les besoins locaux de subsistance par le reboisement.
FIN DES ANNEES 80 Les expériences accumulées de projets et de recherches soulignent l'importance de la dimension économique dans les prises de décision des exploitants et des communautés. et le rôle des forêts et des arbres comme source d'aliments, de revenu, d'emploi et de sécurité des ménages.
Une seconde génération de projets insistent sur le contrôle et la gestion locale des ressources forestières existantes, et sur le rôle multiple des arbres dans les systèmes d'exploitation.
L'accent est mis sur le travail par le biais d'institutions locales.

Introduction

Au milieu des années 70, plusieurs évènements se sont conjugués pour attirer l'attention sur l'importance que revêtent la forêt et les arbres pour les populations paysannes et le développement rural - et sur le manque de considération quant à ces nombreux liens et activités connexes dans les politiques et programmes existants. A la fin de la décennie, nombre de programmes et projets ont été mis en place pour corriger cette carence et fournir un appui aux activités de plantation et d'aménagement forestier au niveau de l'exploitation agricole et de la communauté. Ces initiatives se sont intensifiées depuis lors et constituent aujourd'hui une part considérable de l'aide totale au développement forestier.

Le présent document a pour objet de rassembler et de synthétiser les connaissances relatives à la “foresterie communautaire” qui ont été acquises ces dix dernières années. S'agissant d'une synthèse, il est axé sur les principales thèses et conclusions exprimées et ne traite pas des projets, cas, données et observations abondamment documentés dans le matériel dont il s'inspire.

Le document se divise en quatre parties. La première passe en revue les raisons pour lesquelles est né à un certain moment l'intérêt pour la foresterie communautaire, examine la formulation initiale des problèmes et des besoins perçus à l'époque et donne un aperçu des principales questions qui ont surgi au fur et à mesure que les projets et programmes prenaient tournure. La deuxième section est un résumé des connaissances sur les points suivants: comment les populations rurales utilisent effectivement les arbres et en dépendent; quelles peuvent être pour elles les conséquences de la diminution ou de la dégradation des ressources forestières; enfin, comment cette meilleure compréhension se répercute-t-elle sur les stratégies d'intervention et de soutien. La troisième section présente de même l'état des connaissances relatives à la meilleure façon dont les populations rurales peuvent s'organiser, aménager et utiliser les arbres et les produits ligneux. La dernière section rassemble les principaux enseignements tirés et met l'accent sur les élements nécessaires à l'amélioration du soutien que les gouvernements et les organismes d'aide s'efforcent d'accorder à la foresterie communautaire.