Table des matières - Précédente - Suivante


Chapitre trois: Participation à la collecte des données de base


1. Qu'est-ce-que les données de base?
2. Les avantages de ce processus
3. Les étapes du processus


1. Qu'est-ce-que les données de base?

Ces données de base collectées de manière participative permettent de décrire une situation donnée, selon le point de vue des membres de la communauté. Elles permettront également l'orientation des activités et la mesure des changements en étant comparées à des données du même ordre collectées à une date ultérieure. L'information est identifiée et collectée afin de décrire la situation présente en rapport avec les objectifs. Par exemple, si un des objectifs est l'augmentation de la quantité de bois de feu dont dispose une communauté, l'information issue des données de base peut comprendre:

L'état actuel de l'approvisionnement en bois de feu
La source actuelle d'approvisionnement en bois de feu (locale et/ou importation)
La consommation de bois de feu du ménage

L'un des buts est d'établir les critères de mesure des changements.

Ces données de base permettent aux membres de la communauté de mesurer et d'évaluer les changements de conditions spécifiques, en permettant, dès le départ, une compréhension commune de la manière de mesurer ces changements.

L'un des buts est d'établir les critères de mesure des changements (1)

L'un des buts est d'établir les critères de mesure des changements (2)

L'un des buts est d'établir les critères de mesure des changements (3)

Supposez que vous voulez mesurer les changements dans une famille. On peut décider que le meilleur moyen est d'enregistrer le nombre d'enfants et leur croissance. Pour mesurer les changements dans la famille, on peut inclure une photographie de la famille au commencement et une série de photographies ou de dessins au fil des ans. La photographie du début correspond à la "donnée de base", tandis que les autres montrent les changements dans le temps.

Imaginons un projet de foresterie, dont l'objectif est de planter des arbres dans une cour d'école. On peut relever le nombre d'arbres dans la cour de l'école et leur croissance. La mesure des changements peut donc consister en une série de dessins de la cour, avant la plantation des arbres, puis chaque année pendant la durée du projet.

La mesure de changement avant la plantation des arbres

Fournir l'information nécessaire au démarrage d'activités

Les données de base peuvent fournir des renseignements supplémentaires sur un projet donné. Par exemple, on peut avoir besoin d'une élude de marché pour une nouvelle activité qui consiste à recueillir des produits forestiers et à les vendre.

2. Les avantages de ce processus

La communauté peut constater les changements

La communauté discute et convient des moyens de mesurer et d'observer les changements.

C'est un moyen d'obtenir des renseignements lorsqu'on en a besoin

Lorsque la communauté a besoin d'un renseignement spécifique sur une activité ou un projet d'activité, ce processus lui permet de s'organiser et de l'obtenir.

Compléter les études réalisées par les intervenants extérieurs

Les études réalisées par les intervenants extérieurs peuvent être onéreuses et difficiles à interpréter. Ce processus peut compléter et enrichir ces études tout en permettant la comparaison entre la perception des membres de la communauté et celle des intervenants extérieurs.

L'information est utile aux membres de la communauté et aux intervenants extérieurs

Les membres de la communauté et les intervenants extérieurs étant tous deux impliqués dans la collecte et l'analyse des données de base, l'expérience est instructive pour les deux groupes. Il est possible de comprendre l'information et de l'utiliser pour confirmer l'identification des problèmes et les solutions envisagées, planifier les activités et identifier les contraintes.

Identifier les besoins en recherche

Si on ne sait pas quelle information est requise et/ou si l'information n'est pas disponible, on peut identifier les questions qui doivent faire l'objet d'études. La recherche peut être effectuée soit par les membres de la communauté et les intervenants extérieurs (voir Outil 13), soit, sur demande, par des organismes de recherche locaux.

3. Les étapes du processus

Les données de base peuvent être collectées par l'ensemble de la communauté ou par le groupe bénéficiaire. Cela dépend de la taille de la communauté et de ses intérêts. S'il s'agit d'un groupe communautaire étendu, il peut être préférable qu'un nombre restreint de personnes (une équipe) ait la responsabilité de la collecte des données. Cette équipe sera guidée par le groupe élargi, auquel elle présentera les résultats.

Le rôle d'animation des intervenants extérieurs doit être discuté. Ils ont généralement accès à l'information des marchés urbains, des bibliothèques ainsi qu'aux sources provenant du gouvernement et des autres organismes, ce qui peut s'avérer utile pour les communautés.

Un cadre de travail est utilisé afin d'organiser la collecte et l'analyse de l'information. Voici les différentes étapes:

Première étape 1

Discuter du but de la collecte des données de base.

Décrivez au groupe les informations que peuvent fournir les données de base. Discutez ensemble des avantages qu'elles procurent. Si le groupe décide de continuer, que veut-il savoir? Veut-il mesurer les progrès ou obtenir des renseignements sur une question précise?

Discuter du but de la collecte des données de base

Deuxième étape 2

Revoir les objectifs et les activités.

Si on collecte des données de base dans le but de pouvoir mesurer le changement à une date ultérieure, on sera alors capable de revoir les objectifs et les activités. Ceux-ci ont peut-être été fixés lors du Diagnostic participatif. Si ce n'est pas le cas, on peut revoir les objectifs et les activités définis par les intervenants extérieurs et en discuter.

Si on collecte ces données dans le but d'obtenir des renseignements spécifiques sur une nouvelle activité ou à cause d'un problème, il peut être utile de réexaminer les questions importantes.

Revoir les objectifs et les activités

Troisième étape 3

Définir les questions importantes.

Une fois fixé le but de la collecte des données de base, le groupe doit décider du type d'informations nécessaires. On peut en discuter en groupe, puis définir une liste de priorités s'il y a trop de questions. Si le groupe est important, il peut décider à un moment donné de déléguer la responsabilité à une équipe restreinte.

Les indicateurs directs et indirects

Les indicateurs sont des éléments d'information directement reliés à ce que l'on mesure. Par exemple, si l'on cherche des informations sur le rendement des récoltes, on mesure la production.

Les indicateurs indirects sont des éléments d'information essentiels que l'on choisit parmi un grand nombre d'éléments potentiels d'information afin de servir de substituts ou d'approximation lorsque les questions posées ne permettent pas de réponse facilement quantifiable.

Par exemple, au lieu d'un indicateur direct du revenu, les membres de la communauté peut choisir les éléments suivants comme indicateurs indirects de pauvreté:

• les personnes sont pauvres si elles sont obligées de travailler pour d'autres,
• les personnes sont riches si elles peuvent se permettre d'embaucher de la main-d'oeuvre.

Les indicateurs-clef sont des éléments d'information essentiels qui facilitent la compréhension. Les indicateurs peuvent se comparer à des panneaux routiers. Les panneaux rouliers fournissent des renseignements au voyageur sur la distance qui le sépare d'une ville donnée. Le voyageur peut ainsi estimer le temps qu'il lui faudra pour s'y rendre.

Les indicateurs directs et indirects

Le choix des indicateurs peut prendre un certain temps, mais l'expérience nous montre que ce n'est pas du temps perdu. Il faut trouver la réponse à trois questions importantes:

• Que voulons-nous savoir?
• Quels sont les nombreux éléments d'Information qui pourraient éventuellement nous le faire savoir?
• Quels sont les éléments d'Information moins nombreux (les indicateurs-clef) qui nous le feront savoir à coup sûr?

Le choix de bons indicateurs réduira la quantité d'Information qu'il faudra collecter.

Quatrième étape 4

Choisir les indicateurs-clef.

Pour déterminer les indicateurs directs ou indirects pour chaque question, essayez d'imaginer quels sont les indicateurs possibles. Est-ce-que les indicateurs vont permettre de répondre aux questions avec le degré de précision requis? Inscrivez les indicateurs en face de chaque question.

Cinquième étape 5

Identifier les sources d'information et les outils nécessaires.

Pour chaque donnée de base (ou chaque question), décidez où se trouve l'information requise et quelle est la meilleure manière de l'obtenir. On peut se procurer certains éléments de sources secondaires (par exemple une enquête agricole récente), tandis que d'autres devront être collectés spécifiquement.

Choisir les indicateurs-clef

Il est possible que l'on puisse répondre à plusieurs questions en se servant du même outil de collecte de l'information. Voici certains outils qui peuvent être utiles:

Outil 2

Dessin et discussion

Outil 4

Tableaux et pictogrammes autocollants

Outil 5

Histoires à compléter

Outil 9

Entretiens semi-structurés

Outil 10

Classement, notation, tri

Outil 14

Utilisation de cartes

Sixième étape 6

Décider des aptitudes et de la main-d'oeuvre nécessaires.

Le processus participatif de collecte des données de base peut nécessiter l'aide de personnes disposant d'aptitudes spécifiques, telles des techniques d'entretien, des aptitudes mathématiques, des aptitudes artistiques et/ou des aptitudes en art dramatique. Il faut aussi que ces gens puissent fournir une certaine quantité de travail (et de temps).

Le groupe (ou une petite équipe) doit décider quelles sont les aptitudes et la main-d'oeuvre (les ressources) disponibles au sein de la communauté et quelles sont les ressources extérieures qui lui sont accessibles. On peut se poser les questions suivantes:

De quelles ressources avons-nous besoin?
Quelles ressources avons-nous ou pouvons-nous développer?
Quelles autres ressources nous faut-il chercher?

Décider des aptitudes et de la main-d'oeuvre nécessaires

Septième étape 7

Décider du moment de la collecte de l'information.

Pour déterminer le moment de la collecte des données, il faut prendre en considération des facteurs tels que les impératifs saisonniers (les semis et les récoltes), les fêtes religieuses, la disponibilité des équipes de terrain et la demande en main-d'oeuvre dans la communauté.

Pour chaque indicateur clef ou chaque donnée de base, le groupe décide de la durée approximative de chaque tâche et du moment de son accomplissement.

Décider du moment de la collecte de l'information.

Huitième étape 8

Décider qui va effectuer la collecte de l'information.

Lorsqu'on connaît les dates précises, la durée et les aptitudes requises, on peut déléguer les tâches à s à des individus ou à de petits groupes de travail.

Neuvième étape 9

Décider que faire de l'information.

Selon le but fixé, l'information peut être soit analysée et conservée, soit analysée et exposée, soit analysée de manière sommaire et conservée.

Décider que faire de l'information

Les chapitres sept cl huit décrivent comment analyser l'information et comment la présenter.

L'information ainsi obtenue peut s'avérer utile à l'avenir. Conservez-la en lieu sûr.

Chapitre quatre: Le suivi participatif


1. Qu'est-ce-que le suivi participatif?
2. Les avantages du suivi participatif
3. Le suivi de la participation de la population
4. Les étapes du suivi participatif


1. Qu'est-ce-que le suivi participatif?

Le Suivi participatif est l'enregistrement méthodique et l'analyse périodique de l'information qui a été sélectionnée et enregistrée par les membres de la communauté avec l'aide des intervenants extérieurs.

Le Suivi, participatif permet de mesurer les progrès

L'objectif premier du Suivi participatif est de fournir des informations pendant la durée du projet, de sorte qu'on puisse effectuer, si nécessaire, des ajustements et/ou des modifications.

Voyage en autobus d'une communauté à une autre

Prenons l'exemple d'un voyage en autobus d'une communauté à une autre. Lorsqu'il leur est possible de regarder par les fenêtres, les passagers peuvent observer leur progression en regardant le paysage en mouvement, en déchiffrant les panneaux rouliers et en surveillant le mouvement du soleil dans le ciel. En observant ce genre de renseignements, ils peuvent déterminer si l'autobus se dirige dans la bonne direction.

Tous les passagers de l'autobus connaissent leur destination et décident comment mesurer leur progression

La participation au suivi signifie que tous les passagers de l'autobus connaissent leur destination et décident comment mesurer leur progression.

Mais supposons qu'un orage empêche les passagers de voir à travers les fenêtres. Le bus se déplacerait, mais les passagers ne poudraient pas savoir s'ils sont sur la bonne roule ou s'ils se dirigent dans la bonne direction. C'est ce qui se passerait s'il n'y avait pas de suivi. S'il n'y a que le chauffeur qui sait où va l'autobus et qui mesure sa progression sans en parler aux passagers, nous sommes dans le cas d'un suivi sans participation (ou non participatif).

Fournir des informations aux décideurs

Les activités peuvent être suivies en enregistrant des informations quotidiennes, hebdomadaires, mensuelles ou saisonnières ainsi qu'en prenant le temps de s'arrêter et d'analyser l'information observée. Le retour d'information est alors important et immédiat. Ce processus peut être poursuivi lors des évaluations.

Par exemple, une coopérative communautaire qui distribue du charbon de bois pourrait suivre les ventes mensuelles pendant toute une année. On poudrait ainsi s'apercevoir que les ventes sont faibles pendant trois mois par an. On se rendrait alors compte que cette période de trois mois correspond à la saison des pluies, lorsque les transports posent problème. En se servant de ces renseignements, la communauté poudrait décider de transporter le charbon de bois et de l'entreposer près du marché avant la saison des pluies.

L'information est analysée périodiquement

Le Suivi participatif ne consiste pas uniquement à tenir des dossiers, mais aussi à s'arrêter à certains moments précis pour analyser l'information (additionner, discuter, intégrer). Le moment où il faut s'arrêter et analyser dépendra de la nature des activités et/ou de leur saisonnalité.

Par exemple, certaines activités impliquant une petite entreprise forestière peuvent inclure des rapports de caisse quotidiens et la vérification mensuelle des comptes. Pour des activités de reboisement, il suffirait de tenir des dossiers pendant les périodes de production en pépinière et les périodes de repiquage, avec une analyse à la fin de chaque saison de culture.

Il faut s'entendre sur les objectifs et les activités

Avant d'entamer le suivi, il faut que la communauté en comprenne bien la raison. L'information doit permettre de tenir tout le monde au courant des progrès (ou de l'absence de progrès) par rapport aux objectifs et aux activités prévus.

Ce sont les membres de la communauté qui choisissent les critères de mesure

Lorsque ce sont eux qui choisissent les critères de mesure (kilogrammes, grammes, guntas, sacs, boîtes, livres, gerbes, etc...), les membres de la communauté comprennent mieux l'information. El il est plus probable qu'ils continueront le suivi à l'avenir.

Ce sont les membres de la communauté qui choisissent les critères de mesure

Si les intervenants extérieurs ont besoin d'informations de ce genre, ils peuvent traduire les critères de mesure des membres de la communauté en des termes qu'ils ont l'habitude d'utiliser. Par exemple on peut convertir les guntas, sacs, gerbes en kilogrammes ou en livres.

Les progrès sont examinés par rapport aux objectifs et aux activités

Si on leur fait confiance, les membres de la communauté sont capables de combiner l'information qualitative (descriptive) avec l'information quantitative (numérique), ce qui permet une analyse plus complète.

Par exemple, supposons qu'on prenne pour objectif la réduction de l'érosion des sols par le vent et qu'on choisisse comme activité l'installation de 400 kilomètres de brise-vent. Les renseignements tirés du suivi au cours de la première année pourraient indiquer qu'on a installé, comme prévu, 100 kilomètres de brise-vent autour des champs des agriculteurs. Cette information est importante et utile. Elle démontre que les activités se déroulent conformément au plan initial. Mais ces renseignements ne suffisent peut-être pas si l'on omet de prendre en considération l'objectif de réduction de l'érosion des sols. Les agriculteurs souffrent peut-être d'un accroissement de l'érosion des sols dans les champs qui se trouvent en dehors des brise-vent. Cette dernière information peut nous amener à nous demander si les brise-vent, tels qu'on les conçoit, constituent une activité adéquate ou s'il ne faudrait pas les modifier d'une manière ou d'une autre. Il se pourrait qu'on soit obligé de faire une évaluation plus tôt que prévu.

Les progrès sont examinés par rapport aux objectifs et aux activités

Avant de planter 300 km de brise-vent de plus, il faut répondre à certaines questions majeures et modifier les activités et/ou les objectifs en conséquence. On peut éviter un désastre potentiel et le transformer en succès!

2. Les avantages du suivi participatif

Fournir une vision d'ensemble

Le Suivi participatif fournit une vision d'ensemble en permanence, ce qui permet à la communauté de déterminer si les activités avancent comme prévu. Elle l'aide également à déceler si les activités s'éloignent des objectifs fixés, ce qui permet d'effectuer des ajustement à temps.

Identifier les problèmes et chercher des solutions à temps

Le Suivi participatif fournit un système d'alarme préventif" qui permet de déceler les problèmes relativement tôt. On peut alors chercher des solutions avant qu'ils ne prennent des proportions incontrôlées. Ceci est particulièrement important dans le cas de techniques nouvelles qui pourraient avoir des effets négatifs une fois introduites.

Maintenir des standards de qualité

Par un retour d'information continu pendant la durée des activités, on s'assure d'une qualité suffisante à l'obtention de bons résultats. Par exemple, on peut effectuer des tests sur la survie des plants dans les mois qui suivent le repiquage sur le terrain, ce qui permet de savoir si les stocks de la pépinière sont de bonne qualité et/ou si le repiquage et la manutention des plants se déroulent normalement En effectuant les tests de survie à la fin de la période critique de survie, il est possible de déterminer si la protection des plants et leur conduite sont adéquats.

Utilisation efficace des ressources

Le Suivi participatif permet de déceler les ressources nécessaires à la production d'un résultat donné ou la possibilité d'une distribution différente des ressources nécessaires afin d'obtenir un meilleur résultat.

Brosser un tableau complet du projet

Lorsque ce sont les membres de la communauté qui réalisent le suivi, ils examinent les résultats en fonction des expériences du passé. En maintenant une vision d'ensemble, on optimise tous les avantages du suivi.

Une base d'information pour les évaluations futures

Les membres de la communauté et les intervenants extérieurs peuvent profiter ensemble de la base d'information établie grâce au Suivi participatif qui fournit une information réaliste tout en soulignant les tendances.

Parfois les choses empirent avant de s'arranger. Essayez de ne pas renoncer trop vite ce qui n'a pas l'air de marcher tout de suite! Parfois, ce sont les objectifs qui sont irréalistes et qu'il faut remettre en question. Rappelez-vous qu'il faut penser à la fois aux effets à court terme et aux effets à long terme.

3. Le suivi de la participation de la population

Les membres de la communauté et les intervenants extérieurs ont tous deux la faculté de mener le suivi, mais chacun peut le faire pour des raisons très différentes. Les intervenants extérieurs peuvent souhaiter une représentation égale des membres de la communauté dans le processus de décision, tandis que les membres de la communauté s'intéressent peut-être à une distribution égale des coûts et bénéfices.

Les intervenants extérieurs observent la participation

Fréquemment, l'objectif des intervenants extérieurs est la participation de tous parce qu'ils souhaitent une représentation égale de tous les membres et de tous les groupes qui composent la communauté. Ils peuvent vouloir s'assurer, en réalisant le Suivi participatif, que tous les membres concernés de la communauté sont représentés lorsqu'on prend des décisions sur les activités.

La "participation" est un processus qui se développe au fur et à mesure que les activités progressent. C'est pourquoi on peut relever, avec le temps, des changements notables dans les besoins en information sur la participation.

Par exemple, on ne peut pas toujours prendre comme indicateur efficace de participation la hausse ou la baisse des présences aux réunions. Il est possible que les gens assistent en grand nombre et avec enthousiasme aux réunions où l'on présente pour la première fois les activités. Mais une fois que les groupes et les comités ont pris en charge le processus de décision, la communauté n'a plus d'autre besoin que celui d'être tenue au courant. Il se peut donc que la participation aux réunions décline, surtout si les choses vont bien.

Les membres la communauté observent la participation

Les membres de la communauté peuvent ressentir le besoin de vérifier quelles sont les personnes qui participent aux activités communautaires afin de distribuer équitablement les bénéfices.

Dans de nombreux cas, c'est le travail volontaire des membres de la communauté qui permet de mener à terme les activités de foresterie communautaire. Ceux qui travaillent gratuitement peuvent souhaiter une certaine forme de récompense. Ils pourraient aussi désirer des sanctions contre ceux qui ne participent pas au travail volontaire. Par exemple, ceux qui travaillent à la pépinière volontairement pourraient recevoir des plants gratuits, tandis que ceux qui ne participent pas seraient obligés de les acheter.

Les membres de la communauté et les intervenants extérieurs observent ensemble la participation

Bien que l'observation de la participation soit importante pour tous, il est évident que ce sont les membres de la communauté qui la définissent et qui aident à la mesurer ou qui aident les intervenants extérieurs à choisir les indicateurs. Lorsque ce sont les membres de la communauté qui déterminent les indicateurs de participation, il y a de plus grandes chances pour que leurs critères soient mieux adaptés aux conditions locales que des indicateurs choisis par des intervenants extérieurs.

Par exemple, il n'est pas toujours possible de mesurer la participation individuelle en terme d'heures. Il se peut qu'une personne fournisse un travail spécialisé pendant une période de temps plus courte, bien que les autres considèrent qu'elle a participé à part égale. La communauté pourrait donc choisir d'évaluer la participation sur la base de la compétence et de la qualité du travail plutôt que sur celle du temps fourni. La contribution en temps d'un menuisier n'est pas nécessairement considérée égale à celle d'un simple manoeuvre. La communauté pourrait estimer qu'un leader qui assume davantage de responsabilités a droit à une part plus grande des bénéfices.

Bien qu'on puisse introduire le Suivi participatif à tous les stades des activités, il est préférable de le faire le plus tôt possible, avant que les activités entrent en vigueur. C'est à ce stade que l'on fait des préparatifs pour décider qui effectuera la collecté des données, et comment, et à quel moment se déroulera l'analyse périodique. Dès la mise en oeuvre, lorsque les activités ont débuté, commence le suivi.
On analyse les renseignements relevés par périodes prédéterminées, tous les jours, toutes les semaines, une fois par mois ou une fois par saison.

Il y a des avantages à tirer de l'introduction du Suivi participatif, même lorsque les activités ont déjà démarré. Son introduction pourrait être judicieuse si le Suivi en cours n'apportait pas les résultats escomptés, ou bien si l'information n'était pas utile au membres de la communauté, ou encore si on essayant d'autres formules du DSEP. On aurait peut-être avantage à comparer les types d'information et leur valeur avant et après les Suivi participatif!


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