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Outil 3 - Peintures murales et affiches

Peintures murales et affiches

Description de l'outil

Les peintures murales et les affiches sont de grands dessins, semi-permanents, conçus par la communauté et dessinés par un artiste. Elles sont généralement placées à des endroits où les membres de la communauté peuvent les voir souvent.

But de l'outil

• Créer des déclarations d'intention de nature visuelle.
• Développer des messages d'animation communautaire.
• Présenter des images du passé, du présent et de l'avenir afin de stimuler l'inspiration.

Avantages principaux

La communauté s'implique tout en donnant des instructions à l'artiste.

Les peintures murales et/ou les affiches sont des rappels constants qui servent à stimuler les activités et/ou à changer les attitudes.

Lorsqu'elles sont bien placées, les affiches et les peintures murales peuvent contribuer au suivi et à l'évaluation.

La présence d'un artiste dans le village peut inciter l'intérêt et l'engagement communautaires.

Mode d'emploi

1. Cet outil possède de nombreuses caractéristiques de l'outil Dessin et discussion, en particulier la manière dont la communauté s'engage, en donnant des directives à l'artiste, dans la discussion collective et l'analyse.

2. La communauté doit s'entendre sur le contenu des peintures murales, sur leur présentation et leur emplacement, surtout si elles sont exposées en publie.

3. Lorsqu'on l'engage, l'artiste doit comprendre le but de l'exercice et accepter d'être dirigé par la communauté. C'est la communauté qui dirige l'artiste à chaque étape de la réalisation de la peinture murale ou de l'affiche.

4. Afin de donner de bonnes directives à l'artiste, la communauté peut effectuer un premier dessin avec lui (voir l'outil Dessin et discussion). Ceci peut lui servir de première ébauche.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

Cet outil n'est pas adapté aux "cultures non-visuelles".

La communauté doit donner son accord sur l'emplacement et le contenu des peintures murales.

Les matériaux (peinture et surface de support) doivent être extrêmement durables.

Outil 4 - Tableaux et pictogrammes autocollants

Tableaux et pictogrammes autocollants

Description de l'outil

Les pictogrammes autocollants sont des dessins, représentant les différents problèmes de la communauté (le feu, la pauvreté, l'érosion des sols, la sécheresse, l'augmentation de la population, etc...). Ils peuvent être classés en série ou par ordre de priorité dans n'importe quelle séquence sur une surface adhésive (le tableau). Les tableaux dépeignent alors les problèmes collectifs ainsi que les solutions envisagées collectivement. Les gens discutent de chaque pictogramme et de son emplacement (ou priorité) sur le tableau.

But de l'outil

• soulever les problèmes, les soumettre à la discussion et les classer par ordre de priorité.
• identifier et soumettre à la discussion les solutions communautaires appropriées.

Avantages principaux

Dans les communautés où certains sujets sont trop délicats pour en discuter ou même les nommer ouvertement, cet outil peut s'avérer particulièrement utile puisqu'il permet de déceler les problèmes.

Cet outil est particulièrement utile dans les "cultures de type visuel".

Les problèmes décelés peuvent déclencher des discussions de groupe.

Si on se sert souvent de cet outil, on peut observer les besoins de la communauté, en vérifiant si les problèmes sont identifiés de façon cohérente et classés de manière identique.

Mode d'emploi

1. L'animateur doit se préparer à l'exercice en ayant les pictogrammes qui illustrent les sujets potentiellement délicats. De plus, il faudrait du matériel en réserve pour permettre la réalisation de pictogrammes représentant les problèmes ou les solutions avancés par le groupe.

Les pictogrammes doivent comporter une large gamme de solutions possibles. On pourrait garder en réserve quelques solutions inadéquates pour permettre au groupe de manifester son désaccord avec ces solutions préétablies.

2. L'animateur doit savoir que cet outil peut limiter la spontanéité et la communication dans les deux sens, à moins de s'en servir de manière à laisser de nombreux choix au groupe.

3. Introduisez l'exercice et ses objectifs en petit groupe (6 à 10 personnes).

4. Les gens doivent s'impliquer concrètement dans la confection des pictogrammes autocollants et dans le choix de leur emplacement en fonction des priorités. Ceci encourage la participation.

5. La discussion doit permettre d'identifier les sujets/problèmes et de les classer, puis d'identifier les solutions possibles.

6. Pour pouvoir s'y référer ultérieurement, il faut conserver les résultats de la composition finale sur le tableau autocollant. On peut le faire en prenant une photographie ou en dessinant le tableau au complet.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

Les tableaux et pictogrammes autocollants peuvent limiter la spontanéité et la communication dans les deux sens à moins de les aborder de manière à laisser des choix au groupe.

Outil 5 - Histoires à compléter

Histoires à compléter

Description de l'outil

Dans une Histoire à compléter, on laisse de côté le début, le milieu ou la fin d'une histoire donnée. L'auditoire discute de ce qui aurait pu arriver dans la partie de l'histoire délibérément omise.

Normalement, au début, on raconte l'histoire d'un problème, au milieu, l'histoire d'une solution, et à la fin, l'histoire d'un résultat.

But de l'outil

• Faciliter la discussion au sein d'un groupe.
• Déceler les problèmes et/ou les solutions.

Avantages principaux

Cet outil peut être particulièrement utile auprès des groupes analphabètes ou à faible aptitude à la lecture, mais disposant d'une riche tradition orale ou de nombreuses "fables populaires".

Cet outil peut se combiner à une pièce de théâtre ou à un spectacle de marionnettes.

C'est un outil dynamique pour susciter une bonne participation de groupe.

Mode d'emploi

1. Il faut concevoir l'ensemble de l'histoire avant de la raconter, afin que la partie omise "cadre" avec l'histoire complète. Il faut un narrateur qui dispose de bonnes aptitudes à la communication dans les deux sens. Selon l'importance de la discussion de groupe, il faut prévoir jusqu'à deux heures pour raconter l'histoire et remplir la partie manquante.

2. Le narrateur doit être capable de raconter l'histoire, d'écouler et de répondre à l'analyse de la communauté.

3. Il faut enregistrer l'histoire et les réactions. On peut se servir d'un magnétophone, quoiqu'on estime fréquemment que les membres d'une culture orale disposent d'une excellente mémoire.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

Il se peut qu'il soit difficile de trouver un bon narrateur avec de bonnes aptitudes à la communication dans les deux sens. Il faudra peut-être recourir à deux personnes (une pour raconter l'histoire et l'autre pour encourager la discussion).

Outil 6 - Séries d'affiches non classées

Séries d'affiches non classées

Description de l'outil

Cet outil consiste en une série d'affiches dessinées d'avance qui représentent des événements locaux, fréquemment inscrits sur une longue période. Le groupe classe les affiches en séquences chronologiques afin de raconter l'histoire telle qu'elle s'est passée. Les affiches peuvent illustrer l'histoire de la communauté, ses problèmes, ses croyances, ses usages, ses valeurs.

But de l'outil

• Faciliter la discussion.
• Permettre l'enregistrement d'archives chronologiques illustrées de l'histoire du village.

Avantages principaux

On encourage la discussion de groupe tout en mettant les affiches en ordre.

On peut demander à plusieurs groupes communautaires d'essayer cet outil, puis on peut comparer les différences dans l'ordre choisi.

Cet outil est particulièrement utile dans les communautés dont la culture est à orientation visuelle.

Mode d'emploi

1. Expliquez au groupe le but de l'exercice.

2. Montrez toutes les affiches au groupe et ouvrez la discussion pour déterminer comment chacune d'entre elles s'applique au cas de la communauté.

3. Si on effectue le classement en petit groupe, les membres peuvent mettre eux-mêmes les affiches en ordre. S'il s'agit d'un groupe important, on peut décider en commun de la position des affiches exposées devant tout le monde.

4. On peut retirer une ou plusieurs affiches, puis les réintroduire temporairement pour permettre de décider de leur importance et encourager des réactions du même type que celles enregistrées dans le cas de l'outil 5, Histoires à compléter.

Outil 7 - Etudes de cas communautaires

Etudes de cas communautaires

Description de l'outil

L'étude de cas communautaire est la description et l'analyse d'une situation ou d'un problème donné, effectuées en collaboration entre les membres de la communauté et les intervenants extérieurs, de manière à refléter les aspirations de la communauté. Lors de la collecte de l'information et de son analyse, il est possible de se pencher sur le contexte culturel, les relations entre les sexes, les relations économiques, les aspects sociaux et/ou environnementaux d'une situation ou d'un problème particulier.

La présentation peut prendre la forme de dessins, de pièces de théâtre populaire, de chants, d'histoires, de photographies, de présentations audio-visuelles ou de vidéos. La communauté devrait présenter l'élude de cas sous la forme qui lui convient le mieux.

But de l'outil

• Accroître le degré de connaissance et de compréhension d'une situation communautaire donnée.
• Fournir des renseignements pour le DSEP.

Avantages principaux

Lorsqu'elles sont écrites dans la langue locale, on peut reprendre les études de cas (souvent appelés monographies) dans des textes de lecture pour les écoles de la région. Ceci augmente le degré de fierté des gens face aux réalisations locales et à leur implication dans les activités.

La réalisation d'une étude de cas permet d'encourager un débat centré et elle constitue un outil efficace pour renforcer l'autosuffisance. Tout en effectuant l'étude de cas, les membres de la communauté doivent analyser les raisons des changements ainsi que les conséquences possibles.

Les études de cas encouragent une réflexion complète et la prise de conscience de la complexité des situations réelles.

Les informations fournies sont utiles autant aux membres de la communauté qu'aux intervenats extérieurs.

Mode d'emploi

1. Chaque étude de cas doit comprendre un sujet ou un thème central. Il faut placer ces sujets ou ces thèmes dans le contexte et en avoir une claire compréhension afin de s'assurer qu'ils suscitent l'attention. Il est facile de s'égarer lorsque d'autres problèmes importants apparaissent.

2. Bien que ce soient les équipes de terrain qui guident et encouragent le processus de développement des études de cas, il faut désigner un membre de la communauté, ou plusieurs, pour assumer la responsabilité de la collecte de l'information et pour obtenir la "validation" de l'étude de cas par le reste de la communauté.

3. Les intervenants extérieurs peuvent obtenir des renseignements de grande valeur à partir des dossiers gouvernementaux ou des marchés urbains, mais ces sources ne sont peut-être pas facilement accessibles à la communauté. Ils peuvent alors "traduire" l'information de façon à la rendre utile aux membres de la communauté.

4. Il faut choisir très tôt la méthode de présentation de l'étude de cas, à l'étape de la collecte de l'information et de son analyse.

5. En effectuant l'élude de cas, on peut se servir d'autres outils de collecte de l'information.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

L'étude de cas risque de prendre du temps et l'enthousiasme initial risque de s'émousser. On peut éviter ce problème potentiel en ayant une personne qui encourage et soutient constamment les participants.

Outil 8 - Repérage historique

Repérage historique

Description de l'outil

Cet outil permet de documenter l'histoire de la communauté ou celle du groupe bénéficiaire. Ceci peut se faire soit par le dessin, soit par l'écriture, soit par l'usage de symboles. On établit une chronologie (avec des intervalles de cinq ou dix ans) en remontant dans le temps aussi loin que le permet la mémoire collective. La chronologie prend pour centre d'intérêt un sujet spécifique tel que la gestion des ressources naturelles ou collectives, ou bien la croissance du village et ses effets sur l'environnement immédiat.

But de l'outil

• Stimuler la discussion pour comprendre pourquoi et comment a surgi le problème.
• Fournir à la communauté une explication sur les "racines" du problème.

Avantages principaux

La compréhension de l'origine d'un problème peut permettre aux membres de la communauté et aux intervenants extérieurs de repartir à zéro, de prendre un nouveau départ pour développer les activités.

Créer un axe chronologique que l'on peut suivre (avec des intervalles de cinq ou dix ans) et faire remplir les événements manquants en discussion de groupe.

Accorder suffisamment de temps à la discussion de chaque étape et s'assurer de l'enregistrement de toutes les questions pertinentes.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

Certains sujets épineux concernant le passé risquent de faire surface. Si cela se produit, l'animateur peut passer à la période suivante, quitte à revenir plus tard à la question. Le groupe ne devrait pas s'enliser dans des débats de fond sur les questions délicates.

Outil 9 - Entretiens semi-structurés

Entretiens semi-structurés

Description de l'outil

Les entretiens semi-structurés se déroulent dans un cadre relativement ouvert qui permet de discuter de sujets précis, mais sur le ton de la conversation et sur le mode de la communication dans les deux sens. Ces entretiens servent autant à donner de l'information qu'à en recevoir.

A la différence d'un questionnaire où l'on formule à l'avance des questions précises, l'entretien semi-structuré débute par des questions ou des sujets généraux. On identifie d'abord les sujets pertinents (par exemple les fourneaux). Les relations possibles entre ces sujets et des questions telles que la disponibilité, le coût et l'efficacité, servent alors de base à des questions plus précises qui n'ont pas besoin d'être préparées à l'avance.

Les questions ne sont pas conçues et formulées à l'avance. La plupart des questions apparaissent pendant l'entretien, ce qui permet à l'enquêteur et à son interlocuteur d'aborder les détails et de discuter des problèmes, d'une manière souple.

La technique est simple. On peut utiliser une maquette qui sert de guide lors de l'entretien et sur laquelle on peut prendre des notes (voir ci-dessous).

Description de l'outil

But de l'outil

• Obtenir renseignements quantitatifs et qualitatifs d'un échantillon de la population.
• Obtenir des renseignements d'ordre général sur des sujets précis.
• Se doter d'une gamme d'explications répondant à des questions spécifiques..

Avantages principaux

Technique moins indiscrète pour les personnes interrogée parce qu'elle encourage la communication dans les deux sens. Ces personnes peuvent poser des questions à l'enquêteur. Ainsi, cet outil peut servir pour la vulgarisation.

Confirme ce que l'on connaît déjà tout en permettant d'apprendre. Fréquemment, l'information obtenue lors des entretiens semi-structurés fournit non seulement des réponses, mais aussi l'explication des réponses.

Dans le cadre d'un entretien, les individus sont plus facilement prêts à discuter de sujets délicats.

Permet aux membres des équipes de terrain de faire la connaissance des membres de la communauté. Les intervenants extérieurs sont mieux placés pour conduire les entretiens car ils sont perçus comme étant plus objectifs.

Réaliser des entretiens individuels et des entretiens de groupe permet d'optimiser les deux techniques.

Mode d'emploi

1. L'animateur et/ou l'équipe prévoient un guide semblable à l'exemple de la page précédente. Inclure les sujets ou les questions à soulever.

2. Déterminer la taille de l'échantillon et la méthode d'échantillonnage.

3. Les enquêteurs peuvent effectuer un certain nombre d'essais d'entretiens entre eux et/ou avec quelques membres de la communauté, afin de se familiariser avec les questions et d'obtenir un retour d'information sur leurs aptitudes à la communication dans les deux sens.

4. Pendant l'entretien, ne prendre que des notes succinctes. Tout de suite après, revoir les notes pour les étoffer.

5. Analyser l'information à la fin de chaque journée. Ceci peut se faire avec le groupe ou l'équipe chargée des entretiens.

6. Discuter des résultats d'ensemble de l'analyse avec des membres de la communauté afin de leur permettre de remettre en question les impressions des enquêteurs. Ceci permet de rendre le processus plus participatif.

Précautions à prendre en se servant de l'outil

Ces entretiens peuvent faire ressortir grande quantité de renseignements supplémentaires. Des réunions de l'équipe aideront à repérer les similitudes dans les réponses.

Dans les entretiens individuels, assurez-vous que la personne interrogée sait que la confidentialité de ses réponses sera respectée et qu'elle a confiance en cette promesse.

L'enquêteur risque d'avoir besoin d'une certaine pratique avant de trouver la juste mesure entre la technique des entretiens non-structurés et celle des entretiens dirigés.

Dans un tel entretien, les gens risquent de s'interrompre les uns les autres, de "s'aider mutuellement" ou de ne pas parler à leur tour. Ils risquent de s'éloigner complètement du sujet.

Les enquêteurs ont besoin de savoir ce qu'ils font. Pour un enquêteur, la plus grande difficulté est de ne pas poser de questions trop directives. Parmi les autres problèmes, signalons: manque d'écoute, répétition de questions déjà posées, difficulté d'appréciation des réponses et formulation de questions vagues ou manquant de sensibilité.


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